Guillaume CHENEVIÈRE
Guillaume Chenevière est né en 1937. C’est un personnage haut en couleurs, curieux, non conformiste, un brin provocateur (il a lu les oeuvres de Karl Marx et cette idéologie le séduit), toutes qualités qui le mettront plus d’une fois en position délicate.
Après des études de sociologie, il est tout à tour sociologue et journaliste à la Tribune de Genève, il travaille dans l’industrie automobile américaine pour Chrysler, devient homme de théâtre (régisseur, metteur en scène, puis directeur). Il collabore à la création du Nouveau Théâtre de Poche et y monte plusieurs spectacles ; il crée une compagnie qui se produit au Théâtre de Carouge qu’il a contribué à concevoir avec François Simon et Philippe Mentha ; il en devient directeur.
En 1975, il entre à la télévision, d’abord comme directeur des programmes de divertissement et culture, puis comme directeur général (1991), poste qu’il occupe jusqu’en 2001, année où son âge sonne sa retraite. Un âge qui ne l’arrête certes pas : il poursuit son travail dans le monde audiovisuel pour promouvoir celui-ci en tant que service public et garde des responsabilités dans celui du théâtre.
Il se profile encore comme historien et écrivain à qui l’on doit plusieurs ouvrages, notamment «Rousseau, Une histoire genevoise» qui paraît à la veille du tricentenaire du philosophe : «Je raconte l’histoire du XVIIIe genevois du point de vue du peuple, alors que la littérature adopte plutôt celui de l’oligarchie (…). L’histoire du XVIIIe genevois est marquée par une constante interrogation sur la souveraineté du peuple (…), les citoyens genevois se heurtent concrètement, au nom de leurs droits constitutionnels, au pouvoir oligarchique en place. (…) Un autre objectif de ce livre est de souligner l’influence qu’exerce Genève sur la philosophie de Rousseau et comment celle-ci marque à son tour de son empreinte l’évolution de la cité dans la seconde partie du XVIIIe. (…) La référence genevoise est indispensable à la bonne compréhension de la pensée politique de Rousseau. (…) En écrivant ce livre, je n’ai cessé de trouver chez Rousseau et chez nos ancêtres des questions liées à nos préoccupations d’aujourd’hui.» (1)
(1) CHENEVIERE Guillaume : «Rousseau, Une histoire genevoise» ; Labor et Fides, Genève, 2012, p. 15-17
Françoise Joliat
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